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Défendre sa foi au milieu du désert spirituel Nancy Pearcey
PRESENTATION
Le christianisme biblique est la Vérité au sujet de la réalité totale Il faut que nous fassions en  sorte que, quand nos enfants  quittent la maison, ils aient  profondément en mémoire cette même conviction — que le  christianisme est capable de  faire face quand il est confronté au grand marché des idées. Il ne suffit pas d’enseigner à nos  jeunes croyants comment avoir  un moment de culte personnel,  comment suivre un programme  de mémorisation des Ecritures  et comment se joindre à un  groupe biblique sur le campus.  Nous devons aussi les former  pour qu’ils puissent faire face  aux défis intellectuels auxquels  ils seront confrontés en cours. Nancy Pearcey Extrait de Vérité totale Un mot d’introduction de Nancy Pearcey Extrait 1 : Défendre sa foi au milieu du désert spirituel Extrait 2 : L’histoire de Denzel ou la tragédie de l’anti- intellectualisme dans l’Eglise Extrait 3 : Les relents du libéralisme Extrait 4 : La cuisine comme salle de classe  
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L’histoire illustre l’une des plus importantes raisons pour  lesquelles il convient de développer une vision chrétienne du  monde : Se protéger des philosophies étrangères attrayantes  auxquelles l’on est livré sans en avoir conscience. Comme  tellement de jeunes, je connaissais ma Bible, mais je n’avais  aucune idée d’un quelconque rapport entre la doctrine  biblique et les idées et idéologies. La première fois où j’ai été  confrontée au monde intellectuel qui dépassait le cercle de  ma famille et de mon église, j’étais une proie facile. Je n’avais  aucun outil conceptuel pour parer aux défis concernant la foi.  « Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous  défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de  l'espérance qui est en vous, » dit Pierre (1 Pierre 3:15). Le mot grec pour « défense »  est apologia (la racine d’apologétique) et, à l’origine, c’était un terme juridique qui  parlait de la réponse de l’avocat au procureur dans un tribunal. Plus tard, le même  mot a été employé par les premiers apologètes chrétiens, des théologiens formés au  plan philosophique, qui défendaient la nouvelle foi contre le paganisme qui prévalait  dans l’Empire romain.  Mais défendre la foi, ce n’est pas seulement le fait d’apologètes professionnellement  formés. Tous les chrétiens sont tout autant appelés à évangéliser. Aussi incombe-t-il  à tous la responsabilité d’apprendre comment justifier la crédibilité du message de  l’Evangile. En « traduisant » la théologie chrétienne en langage de tous les jours,  nous pouvons la juxtaposer à d’autres systèmes de pensée, en démontrant qu’elle  offre une explication de la réalité qui est bien plus cohérente et plus complète.  Il y a quelques mois, j’ai vu une annonce publicitaire très habile qui présentait un  enseignant d’université vêtu de tweed mais tout froissé jetant un regard sur le  lecteur, tandis que le texte disait : « Faites connaissance du professeur principal de  votre fils. C’est un enseignant marxiste, athée qui, pour son repas de midi, mange des  étudiants de première année. »1 C’est exactement l’image qui devrait jaillir dans  l’esprit des parents chrétiens qui se préparent à envoyer leurs jeunes dans des  universités laïques. Aujourd’hui, l’apologétique de base est devenue une compétence  cruciale pour la survie. S’ils ne possèdent pas les outils de l’apologétique, les jeunes,  même bien formés dans l’étude de la Bible et dans la doctrine biblique, peuvent  malgré tout se débattre désespérément quand ils partent de chez eux et qu’ils sont  confrontés seuls au monde laïc. La tragédie se rejoue encore et encore, quand les  jeunes chrétiens bouclent leurs bagages, embrassent leurs parents pour leur dire au  revoir et partir pour des universités laïques et qu’ils perdent leur foi avant de  recevoir leur diplôme, parce qu’ils sont devenus la proie des dernières modes  intellectuelles.  LA MYSTIQUE DE L’INTERDIT Comme bien d’autres qui ont été pris dans la contreculture des années 1960 et 1970,  je me suis plongée dans la pensée orientale, j’ai exploré l’existentialisme, j’ai lu les  premières féministes, j’ai essayé la drogue et j’ai « découvert » que la vérité est  relative et subjective. Bien entendu, pour certains jeunes, la contreculture a  seulement été l’occasion de se distraire et de s’amuser comme des fous mais, pour  moi, c’était celle d’une recherche sérieuse de la vérité et du sens de la vie. Je n’ai  essayé des drogues psychotropes qu’après avoir lu des livres sur le sujet, livres écrits  par des philosophes comme Aldous Huxley qui conseillait les drogues comme  moyens d’entrer en connexion avec la conscience cosmique. Dans The Doors of  Perception, il promettait que l’usage d’hallucinogènes ouvrirait le « détendeur » de la  rationalité ordinaire qui limite nos perceptions à notre monde quotidien, banal et  ennuyeux. Inspirée par Huxley, je me suis plongée dans les drogues psychédéliques  dans un but de recherche philosophique, à la recherche de plus larges espaces de  vérité.2  Aussi étrange que cela puisse sembler a posteriori, j’ai d’abord lu Démission de la  raison de Francis Schaeffer parce que je pensais qu’il ressemblait à tout autre livre  sur la drogue. Avant même d’avoir entendu parler de L’Abri, je suis tombée sur la  première édition, en anglais, de ce livre, qui portait en couverture une illustration un  peu étrange. Et le titre semblait promettre exactement ce que je cherchais — me  libérer de l’ennuyeux réseau de la rationalité ordinaire. « Oui, »  me suis-je dit, « je  veux ‘échapper à la raison,’ » et je pensais que j’avais trouvé le livre qu’il me fallait  pour cela. Bien entendu, j’ai vite vu que le propos de Schaeffer était exactement le  contraire — démontrer que l’irrationalité postmoderne est une impasse et que seul le  christianisme présente une réponse cohérente, sur le plan de la logique, aux  questions philosophiques fondamentales de la vie.  Il faut que nous fassions en sorte que, quand nos enfants quittent la maison, ils aient  profondément en mémoire cette même conviction — que le christianisme est capable  de faire face quand il est confronté au grand marché des idées. Il ne suffit pas  d’enseigner à nos jeunes croyants comment avoir un moment de culte personnel,  comment suivre un programme de mémorisation des Ecritures et comment se  joindre à un groupe biblique sur le campus. Nous devons aussi les former pour qu’ils  puissent faire face aux défis intellectuels auxquels ils seront confrontés en cours.  Avant de quitter la maison, ils devraient bien connaître tous les « ismes » qu’ils vont  rencontrer, du marxisme au darwinisme et au postmodernisme. Il vaut mieux que les  jeunes croyants entendent d’abord parler de ces idées par leurs parents, pasteurs et  responsables de jeunes, personnes de confiance, qui les formeront en leur enseignant  des stratégies leur permettant d’analyser les idéologies concurrentes.  A tout le moins, il faudrait débarrasser ces idéologies de la mystique des idées  interdites ou défendues. Quand j’étais jeune, ma sœur aînée m’a initiée à quelques  mystères d’une culture plus large — comme l’évolution et le relativisme éthique — et  je me souviens combien ces idées avaient un attrait supplémentaire, tout simplement  parce que c’était quelque chose dont « maman ne m’avait jamais parlé. » La  méthodologie dominante dans de nombreuses écoles chrétiennes, dans de  nombreuses églises, a été de protéger les enfants des idéologies non-bibliques, et  dans un sens, cela parait bien sur le plan de l’éducation. Il est logique de protéger les  enfants jusqu’à ce qu’ils aient le développement nécessaire pour appréhender des  idées complexes. Mais, dans bien des cas, les étudiants n’ont jamais eu l’occasion de  débattre des idées dans leurs familles, leurs églises ou dans leurs écoles chrétiennes.  Le résultat, c’est qu’ils arrivent dans le monde sans être préparés aux combats  intellectuels qu’ils vont rencontrer, notamment sur les campus universitaires  publics."   Notes :  1. L’annonce publicitaire était placée par l’organisme Worldview Academy, basé à New  Braunfels.  2. Aldous Huxley, The Doors of Perception (New York: Harper & Row, 1963).  
Ecrivain
VERITE TOTALE
LE CHRISTIANISME LIBERE DE SA CAPTIVITE CULTURELLE
NANCY PEARCEY
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